“Jouer ce que l’on est, jouer selon la vie que l’on mène, jouer afin de manifester sa profonde humanité“ tente ainsi Raphaël Imbert pour saisir l’acte spirituel enserré dans l’acte musical. Écouter Pharoah Sanders, c’est fondamentalement se mesurer à cette vitalité. Tout simplement.
L’expression d’une vitalité, tantôt douce et subtile, tantôt criante et trébuchante. Une vitalité exprimée comme une urgence, l’urgence d’être pour devenir, de devenir pour être. Nul besoin d’ailleurs de poser des mots, de théoriser ou de s’évertuer à « comprendre » ces sons et cette musique. Les albums de Pharoah Sanders sont autant d’invitations à sentir et cheminer, au plus profond de soi et dans le même mouvement au plus près du cosmos. Transcendant et immanent.
Il y a des musiques de leur temps, il y a des musiques d’avant garde, il y a des musiques périssables. Il y a des musiques intemporelles parce qu’elles préservent, année après année, un certain caractère insaisissable, générant à chaque écoute un nouveau niveau de perception.
Si vous vous offrez le temps et la disponibilité d’esprit pour écouter Pharoah Sanders, voilà donc ce que vous vous offrirez : la possibilité d’un voyage perpétuel, sans début ni fin.